
Découvrez la bachata, un genre musical et une danse venue de République dominicaine. Histoire, origine, musicalité, et bien plus encore.
Aujourd’hui, je vous parle d’une passion, de quelque chose qui me fait vibrer depuis de nombreuses années, un genre musical qui raconte tant d’histoires et transporte une émotion unique : la bachata. Vivre plusieurs mois en République Dominicaine m’a permis de plonger au cœur de ses origines et de mieux comprendre son âme.
Pour moi, la bachata est bien plus qu’un simple style de danse ou de musique : c’est un patrimoine culturel, un moyen d’expression et un lien social puissant.
Dans cet article, je vous invite à découvrir la richesse de la bachata dominicaine, ses origines, ses instruments, les plus grands noms de la bachata et ses chansons incontournables, ainsi que son évolution jusqu’à aujourd’hui.
Histoire et origine de la bachata
La bachata est née dans les années 1960, dans les quartiers populaires de Saint Domingue, la capitale de République dominicaine. Inspirée des cultures africaines, espagnoles et taïnos, elle exprime les émotions et le quotidien du peuple. À ses débuts, elle était méprisée par les élites du pays, qui l’associaient aux bars et aux bordels, la considérant comme une musique de mauvaise réputation. Pourtant, au fil du temps, elle a conquis son public et s’est imposée à l’international. Aujourd’hui, la bachata est un symbole fort de l’identité et de la culture dominicaine.
Musicalité : Instruments et rythme
La bachata se démarque par son rythme envoûtant qui vous transporte dès les premières notes. Elle trouve son origine dans le boléro et s’inspire aussi d’autres styles comme le merengue, le son cubain, le chachacha et le tango. Cinq instruments sont essentiels à son identité : s’il en manque un, ce n’est plus vraiment de la bachata.
Je vous donne quelques détails sur les instruments :
- Le bongó : c’est un instrument de percussion composé de deux petits tambours reliés entre eux : un plus grand, le hembra, et un plus petit, le macho. Le musicien, appelé bongosero, le tient entre ses genoux et frappe les peaux tendues avec ses mains. Dans la bachata, il marque le rythme principal : le grand tambour accompagne le premier pas du danseur, tandis que le plus petit ajoute des variations, surtout lors des parties plus dynamiques, appelées Mambo.
- La güira : La güira est un instrument de percussion typique de la République dominicaine. Elle est faite d’une tôle métallique avec de petits reliefs et se joue en la frottant avec un grattoir en métal. Son son distinctif remplace les maracas dans la bachata. Si vous voyagez en République dominicaine, notamment à Las Terrenas, vous verrez souvent des musiciens ou des danseurs en jouer dans les bars le soir.
- Le requinto : C’est la guitare solo qui introduit la bachata.
- La segunda : C’est la guitare d’accompagnement qui donne le rythme principal de la bachata. Elle marque le tempo et crée un fond musical répétitif qui soutient toute la mélodie.
- La basse : C’est un instrument à quatre cordes, semblable à une guitare mais avec un manche plus long. Dans la bachata, elle apporte du rythme et de la profondeur à la musique, souvent amplifiée pour mieux se faire entendre.
Ensemble, ces instruments donnent à la bachata une ambiance intense et émotive. Son tempo peut varier, mais son essence reste la même : raconter des histoires d’amour, de nostalgie, de trahison et de cœurs brisés.

Les grands noms de la bachata, d’hier et d’aujourd’hui
La bachata s’est développée à travers plusieurs styles, chacun reflétant une époque et une émotion particulière. Lorsqu’on écoute plusieurs chansons de bachata, on peut voir qu’il y a différents types de bachata. Je vous les présente ci-dessous, avec quelques exemples d’artistes et leur chanson phare :
- la bachata vieja : les toutes premières bachata avec les premiers artistes comme José Manuel Calderón (« Triste conmigo« ), Ramón Torres (« Amor a prisa« ), Leonardo Paniagua (« Quiero llorar » qui aussi une bachata corta vena, voir le point suivant).
- la bachata amarga ou corta vena : une bachata très expressive, mélancolique et dramatique, avec des textes poignants, souvent des histoire d’amour et de trahison (la plupart des chansons d’Anthony Santos , Luis Vargas « Loco de amor« , Raulin Rodriguez « Nereyda » et « Que vuelva » et la plupart de ses chansons en général, Teodoro Reyes « Moriré Bebiendo« , Alex Rosario « Tierra mala » ou encore Luigi Luigi (« Dame veneno« ).
- la bachata rapida : une bachata avec un rythme plus rapide et festif (Antony Santos « Me enamoré« , Joe Veras « Se te nota« , Luis Vargas « Esa mujer« , Marino Castellanos « Eso da pa’to », Juan Bautista « La puerta rompere » ou encore Teodoro Reyes « Hombre no muere de pena« ).
- la bachata romantica : des histoires d’amour ou de séparation en général (Zacaria Ferreira »Asesina« , Hector Acosta « Con que ojos » et « Amorcito enfermito« , Aventura « Enseñame a olvidar« , Grupo Optimo « Qué mentira« , Elvis Martinez « Tu sabes bien« , Yoskar Sarante « Perdoname« , Joe Veras « El hombre de tu vida« , ou encore Franck Reyes « Fecha de vencimiento« ).
- la bachata moderna : c’est la bachata des années 90 jusqu’à aujourd’hui, par exemple la plupart des titres d’Aventura et de Romeo Santos, Luis Miguel Del Amargue « Amor de una noche« , El Chaval « Dile a el« , Prince Royce « Me en RD« ).
Ma playlist des 30 meilleures chansons de bachata :
Je vous propose une playlist totalement subjective des meilleures chansons de bachata de tous les temps (en plus de celle que je vous ai citées plus haut) :
- Richie Ortega – Fracaso
- Ramón Torres – Ya volvió
- Aventura – Un beso
- Aventura – Brindo con agua
- Roméo Santos – Imitadora
- Franck Reyes – Vine a decirte adios
- Antony Santos – Te vas amor
- Elvis Martinez – Maestra
- Zacarias Ferreira – Amiga veneno
- Joe Veras – Intentalo tu
- Antony Santos – Corazón culpable
- Luis Vargas – Quiero ser de ti
- Romeo Santos & Antony Santos – Bellas
- Raulin Rodriguez – Medicina de amor
- El Chaval – Donde estan esos amigos
- Yoskar Sarante – Amor a medio tiempo
- Aventura – Por un segundo
- Antony Santos – Matame
- Yoskar Sarante – Tres veces
- Monchy y Alexandra – Hoja en blanco
- Romeo Santos – Llevame contigo
- Antony Santos – Por un chin de amor
- Chayanne – Bailando bachata
- Luis Miguel del Amarhue – No notas
- Raulin Rodriguez – Ay dios
- Tony Berroa – Vamonos mi amor
- Antony Santos – Antologia de caricias
- Joan Soriano – Vecinita
- Romeo Santos – Propuesta indecente
- Grupo Optimo – El cuchillo
La bachata en France
Je me souviens encore de l’époque où la bachata était inconnue en France. Tout a changé avec Aventura et leur tube Obsesion, dans les années 2000. Cette chanson a marqué toute une génération. Si vous êtes né dans les années 80 ou 90, vous devez sûrement vous en souvenir, on l’entendait partout et tout le temps. Par la suite, le groupe Xtreme a continué à populariser la bachata avec leur tube Te Extraño. Ces deux groupes ont joué un rôle clé dans l’émergence de la bachata en Europe.
La bachata sensuelle n’est pas de la bachata
J’aime profondément la bachata car elle fait partie de mon histoire, de mes souvenirs et de mes émotions. C’est une musique qui se ressent avant même de s’écouter, une danse qui unit et raconte des instants de vie. Pourtant, aujourd’hui, je vois beaucoup de confusion autour de ce qu’est réellement la bachata.
Je risque d’en vexer plus d’un, mais soyons clairs : la bachata sensuelle n’est pas de la bachata. Vous avez dû remarquer que je n’emploie pas toujours le mot « dominicaine » derrière le mot « bachata », parce que la bachata est dominicaine par définition, elle n’est pas sensuelle, elle n’est pas fusion, la bachata c’est de la bachata, point.
La bachata sensuelle, créé par des danseurs européens (notamment l’Espagnol Korke Escalona), est apparue il y a environ 15 ans en Espagne. Elle s’éloigne des racines dominicaines et transforme la danse en un enchaînement de figures et de mouvements exagérés et théâtraux, qui n’ont plus rien à voir avec l’essence populaire et authentique de la bachata dominicaine. Si elle peut être appréciée comme un style de danse à part, elle ne représente ni la musicalité ni l’esprit de la bachata authentique.
Pour moi, il s’agit d’une forme d’appropriation culturelle. La bachata est née en République dominicaine, dans les quartiers populaires, portée par des artistes qui racontaient leurs peines et leurs joies à travers des paroles poignantes. Aujourd’hui, la bachata sensuelle est devenue un phénomène commercial, promu sans réel respect ni reconnaissance pour ses origines. Elle a gagné en popularité en Europe au détriment de la bachata authentique mais fort heureusement il y a des endroits comme en Belgique, aux Pays-Bas, en Suède, en Finlande, à Troyes en France (avec le danseur de renom Samy El Magico) où l’on pratique la « vraie » bachata.
Bien sûr, chacun est libre d’aimer ce qu’il veut, mais il est important de ne pas tout mélanger. La bachata, la vraie, est une musique de cœur, une danse sociale, et non une performance chorégraphiée déconnectée de sa source.

Vous l’aurez compris, la bachata, dans sa forme la plus pure, est une musique de l’âme, un langage universel qui raconte des histoires de passion, de tristesse et d’amour. Elle appartient au peuple dominicain, et elle mérite d’être respectée en tant que telle.
Si vous prévoyez un voyage en République dominicaine, laissez-vous emporter par une vraie soirée bachata, dans un bar ou un colmado, avec des danseurs qui ne comptent pas leurs pas mais qui dansent avec le cœur. C’est là que vous comprendrez vraiment ce qu’est la bachata. Pas besoin de figures compliquées, juste de la musique, du partage et beaucoup d’émotion. N’hésitez pas à me contacter, je peux vous aider à organiser votre voyage en République dominicaine avec mon service de travel planner. Et si vous voulez apprendre quelques mots typiques dominicains, jetez un coup d’oeil à mon article sur le sujet.
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